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Ondine Spragg vit depuis peu à New York avec ses parents qu’elle a convaincus de quitter la Caroline du Nord.
Jeune femme capricieuse, arriviste, snobe, mais surtout très belle, elle utilise sans scrupules sa beauté pour se hisser le plus haut possible dans l’échelle sociale. Elle épouse d’abord un jeune homme de l’ancienne bourgeoisie newyorkaise dont elle divorcera, échoue à se faire épouser par un grand banquier dont elle sera la maîtresse éphémère, et se marie avec le marquis de Chelles. Elle divorcera une nouvelle fois pour épouser un homme d’affaires sans scrupules auquel elle s’était autrefois unie très peu longtemps.
A la fois leçon de vie, peintures de mœurs, portrait sociologique, « Les beaux mariages » font penser à Proust quand Edith Wharton, à travers son héroïne nous promène parmi différentes strates sociales ayant chacune ses codes spécifiques : la vieille et respectable bourgeoisie de la côte Est, la noblesse traditionnelle française à court d’argent et comme une vague puissante qui va tous les soumettre, les affairistes de Wall Street.
Le roman questionne le mariage, « institution archaïque qui ne sert plus qu’à divorcer », plaisante un des personnages, l’ambition, l’importance de l’argent et l’insatisfaction. Devenu immensément riche après son mariage avec un de ceux qu’on n’appelle pas encore « golden boy » ou « loup de Wall Street », Ondine n’en demeure pas moins insatisfaite. Comme dans d’autres de ses romans Edith Wharton se penche aussi sur la question de la maternité en faisant de son Rastignac féminin un personnage indifférent et dénué d’affection à l’égard de son fils.
Née en 1862 à New-York, Edith Wharton a longtemps vécu en France où elle est décédée en 1937