Au fil de mes lectures : La pitié dangereuse, Stefan Zweig.

A la veille de la première guerre mondiale, un jeune officier autrichien, Anton Hofmiller est invité dans la demeure d’un riche propriétaire de la ville où il se trouve en garnison.

Il y fait la connaissance d’Édith, jeune fille infirme, qui tombe amoureux du bel officier.

Comme l’indique le titre du roman, le sentiment que questionne, on pourrait dire que dissèque Zweig, est la pitié. C’est parce qu’il éprouve de la pitié et qu’il voit que sa présence est bénéfique que le héros se laisse enfermer dans un amour impossible qui, on le pressent d’emblée, ne peut que se terminer tragiquement.

Vouloir le bien d’une personne peut créer beaucoup de mal, nous montre l’auteur. Mais la pitié n’est-elle pas surtout une réaction de défense face au malheur d’autrui, une condescendance insupportable et une façon de se faire soi-même plaisir ?

La guerre qui éclate alors est un bon exutoire pour la culpabilité du jeune Anton qui s’efforce d’oublier : « Ma faute personnelle s’était dissoute dans le marécage sanglant de la faute générale ».

Mais la rencontre imprévue avec l’un des protagonistes lui montre « qu’aucune faute n’est oubliée tant que la conscience s’en souvient ».

Peut-être pas le meilleur ouvrage de Stéfan Zweig mais la finesse et la précision des sentiments complexes qui animent les personnages de cette petite ville autrichienne sont admirables.

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