Au fil de mes lectures, Le Tunnel, Ernesto Sabato.

Ernesto Sabato est un écrivain argentin né en 1911 et décédé en 2011.

Paru en 1948, en pleine période péroniste, le roman conte la passion de Juan Pablo Castel, un peintre tombé amoureux fou d’une jeune femme dont il pense qu’elle est la seule à avoir compris sa peinture. Sa passion accompagnée d’une jalousie immense le conduira à poignarder la jeune femme, Maria.

C’est depuis sa prison que Juan Pablo relate cette passion qui a fait de lui un meurtrier. Le personnage ne suscite aucune empathie chez le lecteur, en tous cas pour ce qui me concerne. Sabato nous décrit un être narcissique, méprisant, possessif et au final sans remords.

Le talent de l’auteur consiste à sa capacité de dissection d’un meurtre passionnel qu’aujourd’hui on qualifierait de féminicide. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Juan Pablo aime Maria à condition qu’elle lui appartienne exclusivement. La soupçonnant de faire encore l’amour avec son vieux mari devenu aveugle et surtout d’entretenir une relation avec un troisième homme, sans d’ailleurs en avoir la preuve, il préfère tuer sa maîtresse.

Un roman remarquable par sa modernité à une époque où les ressorts conduisant au féminicide sont de mieux en mieux compris.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x